Ptit dèj avec Steve un anglais de 62 ans qui fait des trips à vélo incroyables, traversant l’Europe de part en part à coups de roues. Roué au temps écossais, il m’assure qu’il a rarement vu un temps si pourri à cette période. Ca rassure ? Me voilà reparti de cette auberge au cordeau tenue par une étudiante allemande. Je m’arrête à une pharmacie pour acheter un strap pour mon genoux droit douloureux. Est-ce parce que la première journée m’a mis sur les rotules ? Est-ce que je crains le froid et l’humidité comme le chocolat ? Est-ce parce que j’ai les 2 ménisques fissurés -dixit un rhumato y a 6 ans – ?J’attaque direct par une forte montée et vent oblige, je lutte. Prenant une photo en bord de route, je me fais dépasser par un jeune cycliste lourdement chargé. Je le poursuis mais il trace ! Je le retrouve installé devant un beau panorama, assis sur un petit carré waterploof, faisant du café avec cafetière à l’italienne sur son réchaud ! Il m’en offre, je lui donne du chocolat grelottant. Étrange étudiant en medecine, aux sacoches pleines de tout, courant à l’aube chaque jour avant de pédaler et campant 1 nuit sur 2. On repart ensemble. Il me resème. Mouvement perpétuel, on se retrouve pour dèj et se réchauffer dans une auberge en bord de chemin. On tape la discute avec 2 grands hollandais à vélos puis 2 écossaises frétillantes. On repart à 6 ! Le panorama est grandiose, avec des découpes plongeantes sur des loch, de grandes montagnes, des sommets enneigés, des torrents couleur guiness. Quelques descentes où on frôle les 80km/h ! La dernière ligne droite dure mais dure, accompagnée par un soleil qui apparaît miraculeusement. La palette de couleurs change, les nuages jouent au révélateur, ombres et lumières, contraste saisissant du vert fluo de l’herbet et des montagnes sombres. De grands résineux nous escortent jusqu’à Ullapool, mignon port de pêche tout en longueur avec façades blanches. Tous les 6, attablés devant fish&chips et bières, on parle voyage. Humeur vagabonde.