J4 : Autour de Chiang Rai et jusqu’à Huay Xay (Laos)

J4 A VELO EN THAILANDE ET LAOS : Chiang Rai à Huay Xay

Journée relax de…65 km !
Je m’étais concocté un petit tour des meilleurs spots de Chiang Rai car comme le dit le vieil adage « voir Chiang Rai et mourir ». Il fallait donc que je vois Chiang Rai, car quel intérêt de pédaler sans jamais s’arrêter. La pleine conscience appelle à s’ancrer dans l’instant. J’ai commencé comme amuse bouche par un petit temple…

 

 

BLACK HOUSE / ma note : 5* / 333 หมู่ 13 Tambon Nang Lae, Amphoe Mueang Chiang Rai, Chang Wat Chiang Rai 57100

 

…puis par un endroit appelé « black house ». Drôle d’écho avec le bar « black door » de Chiang Rai, mais rien à voir. Il s’agit d’un ensemble de bâtis traditionnels, ressemblant à des temples sombres de vibration gothique, ornés de bois délicatement sculpté. Il y a 18 édifices répartis dans un jardin avec des installations au milieu. Ce lieu envoûtant a été conçu par l’artiste contemporain thaïlandais : dgjgkgfld, qui en a fait son terrain de jeu. Il exerce son art des mélanges : traditionnel / furieusement contemporain avec des maisons igloo peintes, bouddhiste / spirite, sacré / profane, austère / éxubérant. On ressent une inspiration animiste, totémique quand on se trouve devant ces trônes composés de crânes et de peaux de bêtes, ou face aux collections de coquillages disposés en cercles. Beaucoup d’espaces d’expositions rappelent des cabinets de curiosités. Dans le bâtiment principal, des enfants jouent une musique traditionnelles, dehors sont diffusés des musiques plus mystiques. C’est vraiment un endroit à voir, atypique. Sons à écouter ci-dessous :

 


WAT HUAI PLA KUNG TEMPLE / note 3* / 553 Moo 3, Rimkok Subdistrict, Chiang Rai 57100, Thaïlande

 

Le gps me balade ensuite sur des petites routes bordées de champs d’ananas, c’est délicieusement bucolique. J’arrive devant un Buddha gigantesque. Il fait 25 étages de haut, sans faire mon marseillais, c’est écrit dans l’ascenseur qui permet de monter jusqu’à son 3ième oeil. Il est tout blanc, perché sur un promontoire avec des escaliers imposants en contrebas. Ca sent un peu le fake, le carton pate, il est encore en construction. L’objectif me semble clairement d’en faire une attraction touristique de premier plan dans le coin. D’ailleurs des bandes volubiles de visiteurs sont deversés par petit train en haut d’une côte de quelques dizaines de mètres qu’ils ont la flemme de faire à pied. Quand on arrive dans la tête du Bouddha, on peut voir à travers ses yeux…et le panorama sur les alentours est plutôt pas mal. Mais les touristes asiatiques préfèrent se prendre un selfie devant au lieu de regarder la vallée…étrange perversion du dispositif dirait Sylvain Tesson.

 

WHITE TEMPLE / note 4*/ San Sai, Mueang Chiang Rai District,Thaïlande

 

White temple, white temple, white temple ! On m’a tellement rabâché que c’était LE truc à voir à Chiang Rai, que c’était incroyable, etc… qu’au final, j’ai été un peu déçu. Certes, la facture est étonnante, certes ça brille de 1000 feux; mais je m’attendais à plus grandiose et surtout plus grand. On en fait très vite le tour et c’est un peu trop blindé à mon goût. Il faut slalomer entre les hordes de chinois à selfie. A noter des fresques assez décalées réalisées à l’intérieur du temple par un artiste contemporain : on y voit des caricatures, des références à la société moderne, des pokemon. Il y a aussi des sculptures assez morbides avec des crânes et des mains tortueuses…

Time is running out !!! Je dois me grouiller pour aller chopper un bus pour atteindre la frontière laotienne avant la nuit. Je roule, je roule, je roule et j’arrive pile poil pour le bus de 15h qui accepte mon vélo (moyennant supplément bien sûr). Le bus date de l’Indochine je pense mais il n’est pas désagréable avec l’air qui passe à travers le vitres ouvertes et les haltes dans tous les patelins. J’offre un ou deux bonbons à ma voisine. J’arrive à faire comprendre à la contrôleuse  -en lui montrant sur le gps- où je veux m’arrêter pour être le plus proche de la frontière : « border bridge ».

 

Quelques km à vélo et me voici devant des douaniers mouligasses. Je suis seul au poste frontière, ça va vite côté Thaï. En revanche, il faut franchir un pont pour atteindre le poste frontière laotien et interdit de le faire à vélo…. Je dois attendre un bus pendant 40 min juste pour faire quelques centaines de mètres. Mon timing tombe à l’eau, je vais devoir me taper 11km à vélo de nuit pour atteindre la ville la plus proche. GRRRRRRR. ATTTAAAAATION : on repasse à droite pour la conduite. Mon cerveau doit se reprogrammer à la française. Je me dis : « tiens, ça serait sympa une route alternative à la grande route ». Je prends donc l’option « vélo » sur mon application gps, et là c’est le draaaaaame. Je dois me taper plein de côte alors qu’il fait quasi nuit. J’arrive plutôt usé au hostel que j’ai repéré qui s’appelle « little hostel ».

 

LITTLE HOSTEL / ma note : 4* / Huay Xay, rue principale

 

Pas cher en dortoir, 4€ la nuit, fréquenté par des backpacker souvent, mais personnel pas très souriant.
Je me rends à l’ATM pour récupérer de la monnaie locale ,: le KIP (en laotien), le LAK (en français). Je prends 1 million !!! Ce qui fait 100 €. My taylor is rich !
Je rencontre dans l’hostel 3 jeunes belges sympatoches avec qui je vais dîner : on ne prend ni des french fries ni des frites belges mais des plats laotiens bio. Si si, ça existe (enfin c’est la seule fois que j’ai vu ça). Le plat est un peu light, mais impossible d’en commander un 2ième : il est 21h… Bon hé bien, on va aller se coucher, la ville est morte.

 

Pour voir la vidéo du parcours du jour, cliquez ici :