J8-J9 : « into the wild »

J8-J9 : Trek dans la jungle laotienne

Départ à 8h du mat’ de l’agence « into the wild » : quel symbole ! étant fan de ce film. On achète au marché de quoi nous substanter pour 2 jours.
En route dans la vieille voiture…et c’est le coup de la panne.  Fi du triangle de signalisation attention, on sort le coupe-coupe, on tranche quelques branches de palmier le long de la route et on les dispose devant l’antiquité pour marquer la dangerosité. Un tuk-tuk nous dépanne.

La rando commence. En plus de mon guide perso, on est accompagnés par une petite jeune guide locale d’un village de minorité. Pauvre mais maquillée et un smartphone à la main, elle connaît tout de la jungle. Elle est en tongues, comme moi ! On voit des insectes, des parasites nichés dans la sève des arbustes, des gros vers dans le coeur des palmiers, des plantes médicinales. On déj ensemble dans une clairière sur des feuilles de palmier, avec les doigts transpirants dans les mêmes plats. Sticky rice en guide de cuillère. Soudain, elle se lève, et disparaît en courant dans la jungle. Mon guide m’indique qu’elle rentre au village, qu’elle était avec nous juste pour le début.

La jungle est épaisse, il y a du relief, c’est beau ! On croise, on entend : Serpent, araignées, chenilles à moumoute blanche, cigales énormes sur les arbres, criquets qui font un bruit de tronçonneuse ou de sirène selon leur inspiration. C’est la fête des sangsues ! Elles se régalent et s’accrochent à moi comme…de sangsues justement (ndlr : référence circulaire = bug). Sur tout le parcours, j’en récolterai au moins 30. Mon guide très cool me donne le remède miracle : il suffit de les déloger assez vite à coup de pichenettes. Ca marche pas mal, je perds peu de sang ahah. Si elles sont plus coriaces, il préconise de les asperger de lotion anti-moustique. Tous les autres trucs : les crames sauvagement avec un briquet, les saupoudrer de sel, etc…, c’est des balivernes !

Les paysages sont incroyables : on serpente sur des chemins étroits, le long de ruisseaux. Indiana Jones, c’est du carton pâte à côté. La touffeur prend à la gorge et nous couvre de sueur. Mon gentil guide s’acharne au coupe coupe pour défricher le chemin parfois encombré par des voutes de lianes. Des immenses arbres forment une canopée imposante., des troncs à moitié pourris -ou pas- barrent parfois la route. J’apprends les bienfaits d’écorces d’arbres en décoctions et on voit un tiger baum tree, ça sent bon.

On joue au petit chaperon rouge avec notre panier et on ramasse de quoi compléter le dîner : fleur de bananier, coeur de palmier, larges feuilles-dont-je-ne-sais-plus-le-nom. Camp en vue ! Niché au bord d’un cours d’eau, dans une clairière. Il s’agit d’une construction en bois ajourée avec un toit, basique. On entasse des pierres sur la rivière pour faire un barrage et créer une baignoire naturelle. Tous nus et tous bronzés, on se jette dans l’eau. Rafraîchissant ? A peine car l’eau reste tiède.
Atelier cuisine ensuite : je coupe je coupe je recoupe tout en petits bouts accroupi devant une planche en bois. Mon guide, tel un druide, officie sur le feu de bois avec un wok et compose des mixtures magiques avec légumes et bouillon, sauce tomate sucrée-salée, sticky rice, etc…. Y a en pour 10…mais difficile de rameuter d’autres personnes. On dispose les feuilles de bananier pour la table et on se régale dans des grands bambous coupés en 2 !
On joue à dooble, on boit quelques verres de whisky maison et on se laisse aller à la nuit étoilée au son des habitants des lieux. On dort sur feuilles de bananier et sous moustiquaire. Autant dire que c’est raide.

Le matin : on repère des racines pour faire une infusion de cardamome. Yummy ! On fait un ptit dèj copieux, y a au moins 12 oeufs. J’ai jamais mangé autant ! Doggy bag avec feuilles de bananier (re) pour pas gaspiller.
La balade continue toujours aussi incroyable, contemplation de la beauté. Des cascades apparaissent, on fait un remake d’une pub pour gel douche. On croise un fruit insolite : ceci n’est pas une bogue de chataigne mais de noisette !

Arrivée vers un village perché sur les hauteurs avec une très belle vue sur les montagnes environnantes. C’est pauvre, on fait une pause dèj et on se rafraichit au point d’eau unique. Sur les abords du villages se succèdent des petites maisons avec toit de chaume sur pilotis. Mon guide m’explique que la coutume veut que les jeunes garçons (15-16 ans) construisent une petite maison et y dorment seul le soir. C’est un premier pas vers la vie d’adulte. Par la suite, il auront la possibilité d’y amener chastement leur amoureuse. Leur surnom : « les boum boum house » , ça rappelle un sketch des inconnus 😉 . La piste serpente le long de plantations de caoutchouc qui portent les stigmates de saignées.

La dernière partie est au delà du réel avec des arbres millénaires aux troncs noueux et multiples qui s’élancent avec impulsivité vers le ciel. On joue à Tarzan avec les lianes, on se balance au dessus des rivières. On se sent tout petits, tout humbles devant ces géants qui sont là depuis si longtemps, posés, sages.

On émerge de la jungle avec pas mal de piqûres qui grattent et on retrouve le tuk tuk. Retour à Luang Namtha. Sur le chemin, on croise la jeune guide du premier jour, on partage quelques verres de bière cul sec en trinquant. L’expérience into the wild s’achève, mais à la différence du film…j’en sors vivant, et encore plus qu’avant !

J6-J7 : de Donchay à Luang Namtha, 115km

J6-J7 A VELO AU LAOS : Donchay > Luang Namtha

Réveil aux aurores comme d’hab’. Petit déj avec omelette aux fines herbes et oignons réalisée par le maître des lieux. Très bonne mais bien grasse (ndlr : le gras, c’est la vie). Pendant qu’il cuisine, il boît un thé laotien avec de belles feuilles qui se déploient. Ca donne envie. Et là…il me sort un sachet de thé Lipton, je suis dépité. J’essaie de lui faire comprendre que je préférerais un thé laotien mais la communication par gestes étant peu subtile, il ne capte pas et se contente de me signifier que le thé Lipton est très bon. Plusieurs théories :

 

1) soit il pense que le thé Lipton est vraiment de meilleure qualité que le thé ramassé localement et pense me faire plaisir…dans ce cas cela m’attriste car cela montre que la marque Lipton a trop bien fait son job, conditionnement capitaliste.
2) soit il me donne du Lipton car c’est moins cher…dans ce cas, cela m’attriste aussi car pas très cool comme accueil
3) soit il me donne du Lipton car il pense que les « falang » (= étrangers en laotien) n’aiment que le Lipton et n’apprécient pas la culture

 

locale, ne sont rivés que sur leurs marques et habitudes d’occidentaux…et dans ce cas, cela m’attriste encore.
Bref, je commence cette journée un poil attristé par ce thé symbolique (c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup, la la la). Le temps m’accompagne avec un soleil de plus en plus présent. 1ier jour où je me dis que la saison des pluies perd du terrain. Chouette ! Les paysages sont de plus en plus beaux, avec toujours des montagnes russes, des mix de relief et de rizières.

 

A mi-chemin, je bois/mange une soupe : assez fréquent comme plat avec pas mal de légumes, de bouillon, de nouilles, bien équilibré. J’avale aussi une boisson à l’eau de coco avec des morceaux, gloups, miam.

 

Comme la veille, il y a 2 montées interminables, même que je vois 2 camions renversés, car montée = descentes raides…

 

Quand tu souffres, c’est réconfortant d’avoir des klaxons d’encouragement, des laotiens à moto qui lèvent le pouce pour montrer à quel point tu es fou, des enfants qui rient et agitent la main à ton passage en criant des « sabaïdi ou hello ou bye bye ». Certains enfants courent après le vélo, d’autres sont tout nus, d’autres sont interloqués, d’autres sont à vélo aussi, des vélo trop grands pour eux avec 1 vitesse. Ils sont tous beaux.
A droite, un panneau : « Kao Rao cave ». Je m’arrête pour visiter la grotte avec un vieux papy et 2 lampes frontales fatiguées. On peut cheminer sur 700m environ à l’intérieur, c’est tout noir, assez impressionnant avec des stalactites incrustées de cristeaux. Il y a aussi de curieuses cannelures ressemblant à des racines sur le sol, rebord d’anciens bassins en carbonate de calcium. Des centaines de chauves souris gravitent au-dessus de nos têtes. L’entrée de la grotte fermée par une immense porte un bois à mi-hauteur de l’infractuosité et son Buddha gardien du temple, est assez surréaliste. On a l’impression de pénétrer dans une sanctuaire magique.

 

Une ligne droite de quasi 15km m’amène à Luang Namtha, la ville la plus grande de cette partie du nord du Laos. Ouf ! Après un smoothie (mixed fruits), je m’installe dans un superbe bungalow (à 10 € la nuit) tout en bambous avec grandes fenêtres, jolie terrasse avec chaises longues…en bambou, et même une cheminée ! (je me demande bien à quoi ça sert). Le seul hic, c’est qu’il y a un karaoké non loin et que ça gueule un peu. Heureusement, j’ai mes boule quiès pour contrer les meuglements et le chant du coq.

 

Envie furieuse de faire un trek pour découvrir la nature environnante, surtout que c’est une immense réserve. C’est tellement la saison basse qu’il n’y a pas assez d’inscrits aux différents trek proposés par les agences. Je dois attendre le jour suivant. Adoptant l’attitude laotienne de détachement, je me dis que ça sera l’occasion de buller un peu et me balader tranquilou aux alentours. Je termine par un dîner sur le pouce au marché de nuit avec une très bonne papaya salad, des petites tranches de porc et un alcool maison au citron. Depuis mon arrivée au Laos, je n’ai pas vu un étranger et encore moins un cyclotouriste.
Le lendemain je profite d’une belle journée pour aller me baigner à la cascade située à 6km de là par une jolie route bordée de rizières mais pleine de pierres. Avec le soleil, les rizières sont quasi vert fluo, les couleurs se révèlent après le bain gris de la pluie. Visite ensuite d’un stumpa doré assez impressionnant en haut d’un promontoire, jolie vue sur les environs.

 

Un tour au marché pour voir l’éventail des légumes, fruits et couleurs.

 

 

Je trouve enfin un trek à 20h, le guide sera mon guide perso car personne d’autre s’est inscrit. Cela me rappelle Sapa au Vietnam, je m’étais retrouvé seul avec la guide. J’opte pour une marche de 2 jours et 1 nuit camping dans la jungle. Into the wild, nous voilà !

 

Pour voir la vidéo du parcours entre Donchay et Luang Namtha, cliquez ici :

 

J5 : Huay Xay > Donchay

J5 A VELO AU LAOS : Huay Xay > Donchay

Départ matinal comme d’hab’, sac waterploof sanglé sur la tige selle, gourdes remplies, iphone dans son étui gps, tongues aux pieds. Let’s go !

 

La première partie est assez monotone avec une route droite et longue dans une zone périurbaine. Les camions dégagent de la poussière rouge car ici la terre est très…rouge, et des nuages de gazoil. Je me mets en apnée la plupart du temps ou respire par petites lampées. Ca commence à monter un peu puis franchement. Un premier mur annonce les montagnes dégoulinantes de végétation.

 

Une montée comme j’ai jamais eu, si raide, si intense…j’en vois pas la fin, je sue malgré la pluie qui revient par saccades. C’est pas humain d’avoir imaginé un tracé pareil ! Pas de lacet, pas de replats pour se poser. Les camions ont tellement de mal que je les double presque, pour dire que les moteurs souffrent autant que les mollets. J’arrive enfin en haut, sans pousser mon vélo hein, on est persévérant ou on l’est pas ! Des années de Pixtory m’ont tanné le cuir. La montée mortelle annonce une descente géniale ! Ca fuuuuuse. Les paysages se découpent en de multiples perspectives, ça devient vraiment esthétique.

 

Une deuxième montée m’achève quasiment, mais je tiens bon. Puis ce sont des montagnes russes d’amplitudes plus modestes mais jamais de repos. J’engloutis 1 ou 2 fruits de la passion, 1 ou 2 dragibus pour me donner un coup de fouet. Je bois mais pas assez, je suis un vrai chameau, des fois ça me nuit. Flasback sur les dragibus : J’étais à l’aéroport de Roissy au relais H, et là une vision, je me voyais tirant la langue sur les routes d’Asie en manque de sucre….Je me suis rué sur le stand bonbons et j’ai acheté des dragibus. Pas très sportif et diététique comme attitude mais j’avais l’intuition que ça serait une bonne aide réconfortante et plutôt efficace. Depuis le début de mon parcours, je consomme de manière mesurée mes dragibus comme pilules magiques pour mes pauses rapide avec sucre rapide. Couplé aux fruits de la passion, on a un effet guronzan (bon là je fais un peu mon marseillais). Retour sur la route Huay Xay > Douchay. La circulation est faible, le cheminement sur ces reliefs est un plaisir couplé à de la souffrance. Le nord du Laos ouvre ses portes.

 

Pour mon dèj, exceptionnellement, j’ai un sandwiche : baguette, salade, tomate, oignons (non ce n’est pas un kebab d’à côté du Poly), oeuf, bacon et une sauce vaguement sucrée. La végétation est tellement dense que je n’arrive pas à trouver un replat. Je m’arrête sur le côté de la route et je mange, debout, mon casse-croute. L’arrivée à Donchay, -où je dois dormir chez l’habitant- est magnifique avec une vallée de rizières qui s’étend sous mes roues.

 

Dernière descente filante et me voici dans le patelin. Je tente de repérer la maison avec le gps (y a qu’une guest house dans tout le coin). Je m’arrête devant une échoppe et j’essaie de faire ma demande en hébergement à une nana pas visiblement convaincue. Une vieille laotienne est en train de tricoter un vêtement traditionnel, elle me regarde à peine, visage fermé. Sympa l’accueil ! Au bout d’un moment, je crois comprendre que je dois attendre ici et que le maître de maison reviendra…un jour. J’attends, j’attends, j’attendrai, le jour et la nuiiiit, j’attendraiiii (sur l’air de D….A). Après quasi 3h, après avoir observé la rue et les camions passer, les myriades de motos, les enfants sortant de l’école et se houspillant, les enfants jouant à bicyclette, la vendeuse du magasin courant de son échoppe à la station essence en face pour servir les clients, la vieille qui ne me regarde toujours pas… Après avoir fait essayer mon vtt aux enfants, leur fait tester les dragibus (ça colle aux dents !), après avoir vu passer chiens-buffles-cochons… the master of the guest house arrive avec son utilitaire pour remplir le stock du magasin.

 

Il me sourit et me montre le bungalow en bois à côté du magasin. Les nanas n’auraient pas pu m’ouvrir la porte 3h avant ??? Breffff, mon énervement dure 1 seconde, ici au Laos on prend son temps et la recherche opérationnelle n’est pas vraiment de mise. Le lit est toujours aussi dur et celui est assez informe mais j’aime bien les motifs de nounours et les petits coeurs des draps. Une affiche de paradis bleu turquoise est fichée dans le mur, et la porte donne sur une terrasse agréable, rivière s’écoulant juste en dessous. La cabane au fond du jardin offre ses charmes avec toilettes à la turque et sceau pour se laver.

 

Le dîner est annoncé, je déguste avec la famille des bons plats laotiens : tout le monde mange dans les mêmes plats en utilisant le riz gluant comme pain et fourchette à la fois. Explication : chacun à une boule de riz gluant posé devant soi. On prend un bout de riz qui fait une boule, on s’avance vers le plat, on choppe un bout de quelque chose (porc, poulet, poisson, légume, autre indéterminé), on enfourne le riz et la chose en même temps. La communication est difficile car ils ne parlent pas anglais mais on a quelques échanges avec sourires. Ils se lèvent et vont vaquer à leurs occupations : les enfants devant des dessins animés assez psychédéliques, les vieilles devant les dessins animés aussi, les parents se préparant à dormir. Je m’éclipse.

 

Pour voir la vidéo du parcours, cliquez ici :

 

J4 : Autour de Chiang Rai et jusqu’à Huay Xay (Laos)

J4 A VELO EN THAILANDE ET LAOS : Chiang Rai à Huay Xay

Journée relax de…65 km !
Je m’étais concocté un petit tour des meilleurs spots de Chiang Rai car comme le dit le vieil adage « voir Chiang Rai et mourir ». Il fallait donc que je vois Chiang Rai, car quel intérêt de pédaler sans jamais s’arrêter. La pleine conscience appelle à s’ancrer dans l’instant. J’ai commencé comme amuse bouche par un petit temple…

 

 

BLACK HOUSE / ma note : 5* / 333 หมู่ 13 Tambon Nang Lae, Amphoe Mueang Chiang Rai, Chang Wat Chiang Rai 57100

 

…puis par un endroit appelé « black house ». Drôle d’écho avec le bar « black door » de Chiang Rai, mais rien à voir. Il s’agit d’un ensemble de bâtis traditionnels, ressemblant à des temples sombres de vibration gothique, ornés de bois délicatement sculpté. Il y a 18 édifices répartis dans un jardin avec des installations au milieu. Ce lieu envoûtant a été conçu par l’artiste contemporain thaïlandais : dgjgkgfld, qui en a fait son terrain de jeu. Il exerce son art des mélanges : traditionnel / furieusement contemporain avec des maisons igloo peintes, bouddhiste / spirite, sacré / profane, austère / éxubérant. On ressent une inspiration animiste, totémique quand on se trouve devant ces trônes composés de crânes et de peaux de bêtes, ou face aux collections de coquillages disposés en cercles. Beaucoup d’espaces d’expositions rappelent des cabinets de curiosités. Dans le bâtiment principal, des enfants jouent une musique traditionnelles, dehors sont diffusés des musiques plus mystiques. C’est vraiment un endroit à voir, atypique. Sons à écouter ci-dessous :

 


WAT HUAI PLA KUNG TEMPLE / note 3* / 553 Moo 3, Rimkok Subdistrict, Chiang Rai 57100, Thaïlande

 

Le gps me balade ensuite sur des petites routes bordées de champs d’ananas, c’est délicieusement bucolique. J’arrive devant un Buddha gigantesque. Il fait 25 étages de haut, sans faire mon marseillais, c’est écrit dans l’ascenseur qui permet de monter jusqu’à son 3ième oeil. Il est tout blanc, perché sur un promontoire avec des escaliers imposants en contrebas. Ca sent un peu le fake, le carton pate, il est encore en construction. L’objectif me semble clairement d’en faire une attraction touristique de premier plan dans le coin. D’ailleurs des bandes volubiles de visiteurs sont deversés par petit train en haut d’une côte de quelques dizaines de mètres qu’ils ont la flemme de faire à pied. Quand on arrive dans la tête du Bouddha, on peut voir à travers ses yeux…et le panorama sur les alentours est plutôt pas mal. Mais les touristes asiatiques préfèrent se prendre un selfie devant au lieu de regarder la vallée…étrange perversion du dispositif dirait Sylvain Tesson.

 

WHITE TEMPLE / note 4*/ San Sai, Mueang Chiang Rai District,Thaïlande

 

White temple, white temple, white temple ! On m’a tellement rabâché que c’était LE truc à voir à Chiang Rai, que c’était incroyable, etc… qu’au final, j’ai été un peu déçu. Certes, la facture est étonnante, certes ça brille de 1000 feux; mais je m’attendais à plus grandiose et surtout plus grand. On en fait très vite le tour et c’est un peu trop blindé à mon goût. Il faut slalomer entre les hordes de chinois à selfie. A noter des fresques assez décalées réalisées à l’intérieur du temple par un artiste contemporain : on y voit des caricatures, des références à la société moderne, des pokemon. Il y a aussi des sculptures assez morbides avec des crânes et des mains tortueuses…

Time is running out !!! Je dois me grouiller pour aller chopper un bus pour atteindre la frontière laotienne avant la nuit. Je roule, je roule, je roule et j’arrive pile poil pour le bus de 15h qui accepte mon vélo (moyennant supplément bien sûr). Le bus date de l’Indochine je pense mais il n’est pas désagréable avec l’air qui passe à travers le vitres ouvertes et les haltes dans tous les patelins. J’offre un ou deux bonbons à ma voisine. J’arrive à faire comprendre à la contrôleuse  -en lui montrant sur le gps- où je veux m’arrêter pour être le plus proche de la frontière : « border bridge ».

 

Quelques km à vélo et me voici devant des douaniers mouligasses. Je suis seul au poste frontière, ça va vite côté Thaï. En revanche, il faut franchir un pont pour atteindre le poste frontière laotien et interdit de le faire à vélo…. Je dois attendre un bus pendant 40 min juste pour faire quelques centaines de mètres. Mon timing tombe à l’eau, je vais devoir me taper 11km à vélo de nuit pour atteindre la ville la plus proche. GRRRRRRR. ATTTAAAAATION : on repasse à droite pour la conduite. Mon cerveau doit se reprogrammer à la française. Je me dis : « tiens, ça serait sympa une route alternative à la grande route ». Je prends donc l’option « vélo » sur mon application gps, et là c’est le draaaaaame. Je dois me taper plein de côte alors qu’il fait quasi nuit. J’arrive plutôt usé au hostel que j’ai repéré qui s’appelle « little hostel ».

 

LITTLE HOSTEL / ma note : 4* / Huay Xay, rue principale

 

Pas cher en dortoir, 4€ la nuit, fréquenté par des backpacker souvent, mais personnel pas très souriant.
Je me rends à l’ATM pour récupérer de la monnaie locale ,: le KIP (en laotien), le LAK (en français). Je prends 1 million !!! Ce qui fait 100 €. My taylor is rich !
Je rencontre dans l’hostel 3 jeunes belges sympatoches avec qui je vais dîner : on ne prend ni des french fries ni des frites belges mais des plats laotiens bio. Si si, ça existe (enfin c’est la seule fois que j’ai vu ça). Le plat est un peu light, mais impossible d’en commander un 2ième : il est 21h… Bon hé bien, on va aller se coucher, la ville est morte.

 

Pour voir la vidéo du parcours du jour, cliquez ici :

 

 

J3 : Chiang Rai épisode 1

J3 à vélo en Thaïlande : Chiang Rai épisode 1

Nuit sur fond de pluie, réveil sur fond de rizière. Agnès me propose un petit dèj idéal, comme chez moman ! Muesli bio, lait d’amande bio, salade de fruit bio, thé bio. Bio c’est bon ! ©.
Un léger vent agite le petit mobile avec des éléphants qui orne la terrasse, bruissement métallique subtil.

 

Aujourd’hui, pause physique pour les mollets et pause technique pour faire des petits réglages.
Hyper important : aller chez le coiffeur car dur de rester regardable / impeccable en toutes circonstances avec une longue mèche plaquée de sueur sur le front après avoir retiré son casque de vélo.
Je trouve une coiffeuse qui de mauvaise grâce -je ne sais pas pourquoi- accepte de me couper les tiffs. 80 bahts c’est vraiment pas cher : 2 € ! N’étant pas -encore- fluent en thaï, elle me tend un magazine avec des exemples de coupes toutes ultra fashion : crête de lion avec mèches couleur feu, rasé sur les tempes avec des motifs indéterminés, coupes au bol avec teinture, etc… . J’en trouve une à peu près classique. Je passe au bac. 3 différences avec la France :

 

1) on est carrément allongé
2) on se fait laver 4 fois les cheveux en tout : 2 fois au début et 2 fois à la fin. La cascade d’eau y passe et la masse capillaire aussi J’avais peur de ressortir chauve à la fin avec ce traitement de choc -déjà que j’ai moins de cheveux qu’à mes 20 ans-
3) on se fait masser plusieurs fois le cuir chevelu -ce qui est très agréable-

 

Elle me propose un taillage de barbe, j’accepte mais je vois trop tard qu’elle entreprend de raser à blanc…tant pis, je vais pas lui dire d’arrêter au beau milieu, l’effet serait bof.
Le résultat final est plutôt encourageant : vous pourrez le voir sur les futures photos, à vous de juger !
J’en profite aussi pour acheter une nouvelle paire de lunettes de soleil, la première ayant sombré verres et branches dans une pluie torrentielle quand je pédalais le 1ier jour.
Je me rends ensuite au magasin de vélo car mon petit plateau ne passe pas et j’aimerais bien un garde boue pour éviter de me recevoir tout dans la figure sur route mouillée. Il est quand même à 10km, pas à côté. Quand j’arrive, le vendeur un poil rigolard, me montre que mon porte-bouteille est un peu trop grand, il bloque donc le passage du plateau, il suffit d’inverser les 2 porte-bouteille et ça marche…J’aurais pu le trouver tout seul ça ! Je pense être tellement bidon en mécanique que je n’avais même pas jeté un oeil… En plus, le magasin n’a pas de garde-boue pour vtt. Il m’offre une banane pour me remercier d’être venu dans son magasin. Et dire que j’ai fait 20km pour une banane…
Retour à la case de l’oncle Tim et tata Agnès. Je leur avais promis de faire un gâteau : je trouve une recette de tarte vegan aux pommes qui a l’air pas mal : recette ici. Ca sera une première dans ma formation de chef pâtissier vegan ! Agnès se propose de m’assister. Chaque étape est ardue car on n’a pas de quoi peser facilement les ingrédients, on n’a pas les bons ingrédients, on n’a pas le bon plat,etc… Ex : on n’a pas de crème de coco > j’entreprends de réduire du lait de coco pour le concentrer, pas vraiment concluant. On n’a pas de purée d’amande > on mélange de la poudre d’amande et du lait de coco. J’ai filmé toutes les étapes pour vous faire une subliiiime vidéo de cette recette. Voici la bande annonce avant la version complète avec effets spéciaux, doublages, dolby surround : j’ai pas le bon matos, je le ferai probablement à mon retour en France.

 

La tarte cuit, caramélise, ça sent bon. On part au resto. Un bassin plein de carpes avale goulement des petites boulettes que le resto nous fournit. Tim est comme un fou, il adore voir les poissons se jeter les uns sur les autres. La guerre de la bouffe est déclarée !

 

Et nous, on déguste une délicieuse « papaya salad » et des nouilles sautées au tofu, de façon bien plus civilisée.

 

L’orage arrive, ça tambourine fort sur le toit en tôle du resto, on ne s’entend plus, on rentre à la maison.
On attaque la fameuse tarte vegan aux pommes, qui s’avère plutôt…fameuse ! La pate est un peu sèche néanmoins, faudra retravailler ça.
Après avoir dîné, que fait-on comme activité ? On regarde un documentaire sur un chef cuisinier ! Quand je vous dis que j’ai des obsessions culinaires…
Il s’agit d’un épisode de la série Netflix « Chef’s table ». On suit le parcours de « Jeong Kwan », nonne bouddhiste sud coréenne, qui pratique la « temple food ». Je ne vais pas vous spoiler, je vous incite à le regarder. C’est vraiment inspirant.

 

© Netflix

 

Je me couche en rêvant de nourriture terrestre et spirituelle.

J2 : de Phoomtada à Chiang Rai, 102km

J2 à vélo en Thaïlande : de Phoomtada à Chiang Rai, 102km

Après un solide petit dèj, je fais mes adieu au grand-père et je repars sur les routes. Je parcoure une belle piste de terre rouge et -comme il a plu toute la nuit-, je me fais rapidement un body painting…rouge. Je rejoins la route principale, que les thaï appellent : « highway ». Bon heureusement, c’est quand même moins fréquenté qu’une autoroute ! Je passe le long de temples plutôt mimi, avec de zolis d’animaux, toujours bien chargés d’or.

 

A l’heure du café, vers 10h -si tant est que le café ait une heure précise le matin- , je sens une odeur de toréfaction me chatouiller les naseaux. Sans conteste, je suis en train de longer un toréfacteur de café. Je m’arrête et j’ai le droit à une visite guidée -avec les gestes car je comprends pas le thaï- . J’en ai fait une petite vidéo, que je posterai dès que possible. Je bois 2 shots de café restretto -delicieux- , je fais une photo avec une famille d’asiat qui m’ont pris en affection et j’enfourche mon vélo dopé comme jamais.

 

Des rizières et des arbres bien touffus, voilà mon quotidien…dont je ne plains pour le moins du monde.

 

Je pile devant une maison insolite faites de souches d’arbres et de branches tarabiscotées. La maîtresse des lieux un peu allumée me fait visiter. On se croirait dans un conte de fée, manque plus qu’une neige-neige et ses 7 pokemons.

 

Pour la pause dèj du jour, j’ai droit à une soupe avec une bouillon bien riche, plein de bons légumes, du piment et des boulettes de viande un peu bizarre. Tout est fait minute. Sur la table, les assaissonnements typiques sont proposés : piment, sauce soja, cacahuètes pilées… Se trouvent aussi toujours des petites serviettes, si fines qu’elles essuient quasi rien; et une boîte renfermant les baguettes et cuillères pour la soupe. A force de parler nourriture, si ça continue, je vais faire un blog sur la culture gastronomique asiatique 😉 .

 

Je croise un drôle d’immense dragon d’or perché sur une butte, non pas issu d’un conte de fée cette fois mais plutôt d’un managa.

 

Ce soir, objectif : Chiang Rai, ville assez grande du nord-est, non loin du triangle d’or (connu pour l’opium mais c’est révolu), point de départ de trek, plaine de rizières entourées de montagnes. Je suis attendu chez Tim et Agnès, des warmshowers qui vont m’héberger. Warmshowers ? J’en avais déjà parlé lors de mon précédent voyage à vélo en Suisse mais je vais expliquer à nouveau pour ceux qui ne suivent pas mes aventures…po bien ! Warmshowers, c’est un réseau de passionnés de vélo -surtout de cyclotourisme-, qui s’hébergent gratuitement ou se rendent service mutuellement. C’est comme le couchsurfing mais avec un point d’intérêt en + et ça marche super bien. J’avais déjà eu de très belles expériences en Suisse avec 1 famille et 1 jeune allumé du vélo, et cet été j’ai hébergé -chez moman- 1 couple d’australiens digital nomads -qui bossent en parcourant le monde-, 1 américains qui atteignait ses 5000km en Europe, et 2 écossais -attention, pas anglais !- qui ont adoré les calanques, les toits-terrasses de la friche à Marseille…. Aparté fini. Donc, Tim et Agnès, un couple de retraités américains doivent m’héberger. J’ai réussi à acheter une petite plante sous une pluie battante pour leur apporter en offrande.

 

Après une longue ligne droite, me voilà arrivé chez eux, dans une maison très coquettes donnant sur les rizières. J’ai le droit à une grande chambre, serviettes pliées, salle de bain privée et wifi gratuit -le facétieux Tim avait posé un papier « free wifi » sur la table de chevet sous forme de boutade-.

 

J’ai l’impression d’être chez papi mamie -même s’ils sont plus jeunes que mes parents-, ils sont très attentionné et passionnés sans le côté américains parfois pénible : Amazing ! Oh my god ! etc…

 

En fait, cela fait 30 ans qu’ils vivent en dehors des US, étant prof internationaux. Et une fois à la retraite, au lieu de se poser sagement, ils ont décidé de changer de pays tous les ans ! Tout ça me fait rêver… Et si je devenais prof itinérant ? 😉 . On parle écologie, un peu de vélo mais pas trop, beaucoup de nourriture bien sûr. Ils sont vegan, je mange de très bons plats qu’Agnès et Tim ont cuisiné, et que nous finalisons ensemble. J’en ai fait une vidéo aussi, à découvrir prochainement. J’ai même le droit à une baguette sortie du congel pour l’occaze. Au son du gecko qui hante un coin de ma chambre -mais impossible de savoir lequel-, je m’endors sur un lit pas trop dur pour une fois.

 

Pour voir la vidéo du parcours en image satellite, cliquez ici :

J1 : de Chiang Mai à Phoomtada homestay, 105km

Sur les conseils d’un ami thaï, je me rends la veille dans un bar de Chiang Mai qui s’appelle « black door ». Histoire de boire quelques coups avant le grand saut du lendemain et d’anesthésier un peu mon excitation. Le concept de ce bar, c’est qu’après minuit, le « bar owner » – qui s’appelle « boy » –  ferme la porte. La fête peut ainsi continuer jusqu’au petit matin sans problème avec les autorités. J’étais parti pour rentrer bien tôt car je devais me lever très tôt…mais la chair étant faible, ou plutôt le gosier… j’ai commencé par un mojito bien tassé puis par un shot assez immonde mêlant Jaegermeister et épices, puis un petit groupe m’a entraîné dans un autre bar.

 

La pluie est devenue intense, j’ai néanmoins décidé de partir en courant en longue (toujours !) et suis arrivé telle une serpillière à mon hostel. L’alcool a fait son effet, j’ai dormi jusqu’à 6h où -presque frais- j’ai équipé mon vélo tremblant d’émotion.

 

Ca y est, on y est ! Zou, j’ai commencé à pédaler, en tongues bien évidemment. Il ne faisait guère frais mais une petite pluie me rafraichissait. La sortie de Chiang Mai a été assez pénible à coup de 4 voies, de bouchons, etc… Pas un seul vélo à l’horizon. Il a bien fallu 20km pour commencer à être dans des espaces moins urbanisés, moins pollués par les moteurs mal réglés, moins klaxonnés. Puis les premières montées, les montagnes…ça se gagne…à coup de cardio. Allez allez, je n’avais pas pris de petit dèj, je suais en continu : la chaleur humide c’est tes pores à robinets ouverts ! Après 40km, je décide de faire une pause, il fait faim et les mollets chauffent ! Je fais une drôle expérience avec des toast à la marmelade. Ils arrivent fourrés avec un truc salé type croque monsieur et avec des zigouigouis oranges fluos par dessus qui ont un goût indéterminé. Bon, ça remplit, on va pas faire son français hein !

 

C’est reparti pour des belles côtes à 10%. Il commence à pleuvoir des cordes. Même pas la peine de se protéger, tu seras mouillé, alors autant apprécier cette douche purificatrice.

 

Sur un simili plateau, perdu sur le bord de la route, un petit vendeur sous un grand parapluie tient un stand qui propose des kakis et des fruits de la passion. Je m’arrête, il m’en offre plusieurs. Ils ont le goût du paradis : tant pis pour le poids, j’en achète un sac.

 

La route continue à se tortiller et j’essaie de ne pas tomber, elle est assez large, c’est pas très agréable quand on est sur une 4 voies. Heureusement qu’il a quasiment toujours une piste pour les motos donc par transitivité les vélos. IMPORTANT : ne pas oublier la conduite à gauche ! La pluie devient si intense qu’à l’heure du déj, je suis frigorifié malgré les 30 degrés. Je m’arrête à côté de sources chaudes. Des vieilles mamas thaï proposent des oeufs durs qu’elle cuisent dans des paniers direct dans les sources, c’est assez cocasse.

 

Après un pad thaï, je repars rapide car la journée n’est pas finie. Je me tape ensuite des routes droites avec des villages tout le long, sans grand intérêt. Ayant un peu ras les chocobons de ces larges routes, je demande à mon ami maps.me (équivalent de google map), de me calculer une route alternative. Je me retrouve sur une piste très bucolique avec des ornières bien boueuses (pour mémoire, il pleut toujours des trombes).

 

J’arrive enfin dans la guest house qu’un ami cycliste anglais (thanks Steven !) m’avait indiqué.

 

Je suis seul. Une grande ferme, des bungalow en bois et nippa autour, jolie vue sur la vallée, nuages qui commencent à se déliter.

 

Charming ! Je nettoie mon vélo tout crotté et fais ma lessive de la journée. Le séchage est un casse-tête dans un pays si humide (d’autant + en saison des pluies). J’étudies avec attention le flux d’air généré par le ventilateur et je dispose mon linge de façon idoine partout dans la chambre : une belle installation. Il n’y a rien à manger sur place, mais une ouvrière agricole me propose de faire des courses pour moi au village, que je compte transformer en nodule à la sauce tomate dans la cuisine collective. Je lui montre sur mon tel des images de fruits et légumes. Elle me rapporte : oignon, ail, nodule, piment, tomates…le seul hic c’est que les tomates ont la taille de tomates cerises. Va falloir ruser : un peu d’eau, bien écrasées, bien caramélisées…Ca me semble pas mal. La nana n’est pas convaincue, elle me dit : « I don’t understand your cook », mon égo de cuisinier en prend un coup. Le grand-père fermier me fait visiter la ferme. Je m’attendais à un truc bien Thaïlande profonde, je me retrouve -scotché- devant un alignement de serres où glougloute des salades hors sol dans des tubes.

 

Pour le côté bio local, c’est foutu. Il y a aussi des barriques pleines de poissons d’élevage avec des pompes et des distributeurs de bouffe automatiques. Pas mal d’animaux et d’autres végétaux bien rangés, bien proprets. Le grand-père me prend par la main et me dépose un oisillon vibrant au creux de la paume. Il le nourrit avec des cure-dents et des petits morceaux de viandes. Ses yeux pétillent, l’oiseau se régale, instant délicieux.

 

Il est temps de rejoindre mon lit king size option matelas en bois.

 

Je rentre à tâton sans lumière pour éviter d’affoler les moustiques et je ferme avec gratitude la porte sur cette première journée…

 

Pour voir la vidéo du parcours avec images satellites, c’est ici :