Dernière journée.
Après une visite de l’huilerie du village restaurée version musée par des fonds européens (mais qui ne verra probablement jamais de public…), me voilà reparti. C’est plus cool, pas mal de descente. Jolis points de vue sur cette pointe du Peloponese. La végétation est assez luxuriante, toujours plein d’oliviers partout et des concerts de cigales à donf. Je prends des chemins de vtt roulants en bord de mer. Arrivé au bout du bout, je chope in extremis le ferry-boat pour aller sur l’île d’elafonisos connue pour ses plages et ses tortues. Certes l’eau est turquoise, comme dans les caraïbes, le sable clair mais à part ça…c’est secos et peuplés de touristes venus uniquement pour rôtir. J’en repars quelques heures après car impossible de se loger, tout est complet à part une chambre dans un hôtel de luxe avec 4 lits dont 1 king of the king size. L’employée de ce resort s’extasie : « I love this bathroom ! ». Je reprends le ferry et je galère pour atteindre Neapoli : je traverse à l’aveugle pas mal de champs cultivé (oliviers, courgettes) et des landes où les chemins ne donnent pas suite. Neapoli est une station balnéaire comme une autre, je trouve une chambre pas chère, confortable avec déco improbable, dans un hôtel à l’ancienne. Toutes les couleurs, les formes et les styles semblent s’être donné rdv. Le réceptionniste sans âge installé devant un tableau plein de boutons clignotants fait un peu flipper. Le nom : Hôtel Virgina, ça s’invente pas. Le lendemain, après un coup de plage, je dois prendre le bus pour rentrer à Athènes…sueurs froides car ils rechignent à prendre mon vélo. Après négo et une petite rallonge, je dois le démonter et c’est ok. Fin de l’Odyssée, début de la traversée en bus.
Mois : août 2015
J6 Grèce – Plaka > Monemvasia – 100 km
Journée longue sportive, 100km.
Baignade matinale sur la plage, un délice. En route pour une grosse journée ! Ca commence par un +750m de dénivelé, ouchhh. Paysage à couper le souffle, panorama en haut mérité. Ensuite succession de plateaux à l’esprit montagne. Je croise des troupeaux de chèvres, la végétation change : des résineux apparaissent, terre rouge par endroits. Des petits cols jalonnent la route, ce n’est pas de tout repos. Sur une piste déserte, 3 voitures de touristes me demandent leur chemin dont un américain visiblement paniqué : je dois avoir une tête de Pekin Express 😉 . Un long plateau encadré par des parois hautes sur des kilomètres, on se croirait sur la route 66. Je cuis littéralement. Après une descente je croise enfin un village, je me pose pour boire un café glacé. Je discute avec une française, on se donne des tuyaux sur les meilleures pâtisseries de Paris et elle me propose cash de venir dîner et dormir le soir chez elle ! J’accepte mais le chemin n’est pas encore fini : reste 32km… J’arrive à Monemvasia, ravissante citadelle accrochée aux parois d’un îlot. Ca ressemble à un mix du Castellet, Carcassone, Dubrovnic. Si bien rénové que c’en est un poil fake : bars ambiance qui surplombent la mer, fleurs partout, rues pavées, … Je reprends la route pour aller chez Mathilde et sa famille. Arrivé en bas de la montagne, je n’ai plus de jus pour me taper 350m de dénivelé : elle vient me chercher avec mon vélo. La maison est dans un village perché, bucolique, mignon tout plein. La vue de leurs terrasses est wahou !!! Sa mère me fait visiter son beau jardin dont elle est fière, son père me dit qu’il a tout construit de ses mains. Un vrai Bonheur de rencontrer des gens si généreux. Je me couche tard dans la chambre des enfants, je me lève tôt avec le soleil qui illumine la baie de Monemvasia…
J5 Grèce – Nauplie > Plaka 90km
Journée longue sportive, 90km.
Après un buffet ptit dèj gargantuesque (pour servir de dèj en même temps), ahhhh horreur ! Ma roue arrière est crevée et bien sûr la pompe est foireuse, galère copieuse… Je commence ensuite à la bourre ma journée, pas du tout fraîche comme d’hab. Je fais toute la côte de Nafplio à Leonidio. La nature m’apporte son soutien par des figues glanées en bord de route et une baignade vivifiante dans une source de montagne. Les points de vue sont incroyables tout au long du parcours et je fais une pause plage rapido, y a de la musique electro, c assez branchouille. Niveau mollet c’est hard car la route est bien versatile. Bien claqué, j’arrive à Léonidio où flotte un air de nonchalance très fort. Quelques vieux assis aux terrasses de bars, écrasés par la fournaise, sirotent leur « frappé ». Ils me regardent d’un air peu avenant. Je vais à 4km de là au petit port de pêche « Plaka » en espérant que le seul hôtel ait une chambre… Je serre les fesses : oui ! Je m’installe, hôtel Dyonisos. Pour un prix modique j’ai un accès direct de ma chambre à une plage calme, le bonheur. Je dîne sur le port, succulents poulpes grillés. Assise à côté de moi, une grecque d’âge mur me parle en français, émane d’elle une dignité, une certaine lassitude, « saudade » on dirait en portugais. Ce n’est peut-être pas étranger à la bourrin-attitude de son mari, glonflé de testoronopoulos. Je suis tombé le jour de la fête du village, c’est blindé et un orchestre assez kitsch braille des chansons populaires, avec des airs de film par moment, je kiffe !! Bien mangé, bien bu, je titube à l’hôtel où j’arrive tant bien que mal à faire ma lessive du jour (hé oui, en mode VUL, on a rien en fringues alors faut laver le soir et faire sécher la nuit)… Je m’écroule…
J4 Grèce – Monastère inconnu > Nauplie
Journée plus cool, 50km avec déambulations.
Après une nuit agitée (pleine lune, entités du monastère, cris d’animaux, moustiques en folie ?), je descends dans des gorges pour rejoindre la mer au loin. Luxuriante végétation (débauche de lauriers roses, d’olivier dodus, de pins touffus), et perspectives enchanteresses. Entre le monastère et ces gorges, l’émotion me prend, tant de beauté c’est insoutenable ! Des larmes de joie me viennent… C’est ça le sublime. Merci matrice Terre de nous offrir tout cela : sentiment de gratitude extrême mêlée à la révolte de voir cette harmonie généreuse détruite sans conscience par l’Homme… J’arrive en bord de mer et je longe la côte, aucun touriste. Café « frappé » dans un petit port, grecs étonnés de me voir. De plage en plage je pique des petites têtes. La vie la vraie ! Je déjeune dans une petite station balnéaire, table sur l’eau quasi, baignades en même temps. Serveur maladroit : ma casquette est imbibé d’huile d’olive et d’ail, yummy !!! Fait étrange : un gars passe son temps à ratisser la mer pour enlever les galets trop gros… Assez hypnotique et pose question de l’utilité / métaphore de beaucoup de nos actes… J’arrive à Nafplio, ville touristique (choc contraste avec ma journée seul au monde) mais belle, jolies rues, belles citadelles qui surplombent. 2h pour trouver une endroit où dormir : tout est complet ! Last chance « hôtel Victoria » je trouve ! Soirée très chaude, osso bucco excellent avec musique traditionnelle. Il est temps de dodo…